Le Jacaranda est la superstar de la bande. Oui, je vous assure que même si vous n’y connaissez rien en plantes, il ne passera pas inaperçu à vos yeux. Le Jacaranda, ou Flamboyant bleu, est originaire des forêts subtropicales du Nord de l’Argentine, milieux d’une biodiversité exceptionnelle, appelées aussi «forêts de nuages» o «yungas». A Buenos Aires, les fleurs apparaissent quand les feuilles ne sont pas encore sorties. Cela rend la floraison particulièrement impressionnante: les branches se couvrent de belles grappes bleues violacées. Un seul exemplaire est une merveille en soi mais le spectacle commence quand plusieurs spécimens sont plantés ensemble le long d’une avenue ou d’une rue. Comme toute célébrité, vous le trouverez dans les endroits les plus branchés de la capitale comme le Parc des Bosques de Palermo ou l’avenue Figueroa Alcorta, sa floraison y devient particulièrement spectaculaire. Elle a lieu en novembre, mais en février, il est aussi possible de le voir fleuri quand les feuilles ont déjà poussées.
Il y a plus de 1400 exemplaires sur toute la capitale, surtout vers Palermo, Recoleta, Plaza San Martin, avenue 9 de Julio.
Cette photo est de Karina Azaretzky, qui m’a gentiment autorisé à la publier. Photographe professionnelle, dans son blog elle parcourt Buenos Aires à la recherche de la nature. Découvrez plus de photos de jacarandas de la ville dans son reportage dédié.
Le lapacho nous fait voir la vie en rose. Il est aussi originaire des Forêts de nuages du Nord Ouest. Avec une floraison tout aussi splendide que le jacaranda, il est toutefois moins présent dans la ville. Vous ne pourrez pas le rater à Puerto Madero, sur le campus de l’université catholique Argentine (UCA), ou sur l’emblématique 9 de Julio , à l’intersection avec l’avenue Santa Fé ou la rue Chile. A vous d’être attentif et d’ouvrir l’oeil, pour partir à sa recherche. Moins j’ai trouvé celui de la photo sur le campus de la fac d’Agronomie (voir photo principale)
Ce sont seulement 600 exemplaires qui parsèment la capitale argentine.
Le tipa est l’arbre par excellence des forêts des yungas mais c’est aussi un emblème des trottoirs portègnes: c’est lui qui leur donne ce côté tropical que j’aime tant. Sa floraison, plus tardive que les autres, a lieu autour du mois de décembre: les fleurs jaunes apparaissent quand les feuilles ont déjà poussé. Il est impossible de la rater car il s’agit d’un arbre très courant dans toute la ville. Le tipa, c’est un peu comme un vieux monsieur au corps tordu par les ans et à la barbe d’épiphytes désordonnée qui prend soin avec sagesse du coeur de la ville. Les rues pavées de Buenos Aires dorment tranquilles à l’ombre de ses branches centenaires, comme l’avenue Melián dans le quartier de Belgrano R. J’aime ses bois sinueux et je passerais des heures à les contempler. Il est aussi un peu nostalgique. Parfois, au début du printemps il se met à » pleurer «. Une petite bête appelé Chicarrita de la espuma (Cephisus siccifolius) s’alimente de sa sève et laisse tomber quelques gouttes de la mousse qu’elle produit, ce qui crée une fine pluie pour les passants.
14000 exemplaires de tipa sont parsemés surtout dans les quartiers de Palermo, Recoleta, et Belgrano. Toutefois presque tous les parcs et places de la ville vous pourrez en trouvez au moins un exemplaire.
L’espinillo a reçu le prix révélation de l’année pour moi. Je l’ai rencontré pour la première fois sur le campus de la fac d’Agronomie. En dehors du printemps, c’est un gars assez réservé, il ne fait pas d’histoire et je n’avais fait beaucoup attention à lui. Mais, une fois par an, à partir du mois de septembre il vit son heure de gloire: il se couvre de pompons jaunes poilus avant même que les bourgeons de feuilles n’éclosent. Une branche couverte de fleurs dorés est en soi un tableau magnifique mais le talent caché de l’espinillo c’est… son parfum. Son arôme vous envahit dès que vous en approchez, et il attire les insectes, notamment les abeilles . Il me fait penser un peu au mimosa, tant pour son parfum comme pour ses fleurs hirsutes (ils sont d’ailleurs parents). Il a une grande valeur écologique: de nombreux animaux l’utilisent pour y nidifier ou s’alimenter . Contrairement aux arbres précédents, c’est un arbre de climat sec, qui résiste bien à la sècheresse et est naturellement distribué dans de nombreuses régions de l’Argentine, même dans la province de Buenos Aires.
Il n’est pas très courant dans la ville, on en trouve à peine 100 spécimens, concentrés principalement sur le campus de Ciudad Universitaria et le Parc de la Mémoire.
Aaah le Ceibo, c’est le bon vivant de la bande! En général, il aime le farniente sur les plages du Río de la Plata, les pieds dans l’eau… Le Delta du Paraná fait parti de ses lieux de villégiature préférés. Il est très fier de ses belles fleurs rouges qui s’étalent en grappe dès le printemps et qui durent plusieurs mois. Elles sont même déclarées «fleur nationale» de l’Argentine. Il aime aussi les relations sociales : il n’hésite pas à abriter de nombreuses espèces d’oiseaux ou à alimenter les colibris avec le nectar de ses fleurs.
Plus de 1400 exemplaires sont répartis sur toute la capitale argentine. C’est surtout près de l’étang de la Roseraie de Palermo que vous l’observerez facilement.
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