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7 bizarreries de la cuisine argentine – #histoiresexpatriées

Les empanadas sont un grand classique de la cuisine argentine | photo: Maté & Colibri

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Cet article participe au RDV #histoiresexpatriées organisé par le blog l’Occhio di Lucie

Depuis que je vis à Buenos Aires, même à des milliers de kilomètres de la France, je ne suis pas trop dépaysée en matière de cuisine. Les portègnes sont issus de l’immigration, italienne et espagnole principalement. Cela se ressent non seulement dans la tradition culinaire (pâtes fraîches, pizza et glace) mais aussi dans cette importance donnée à la quantité de nourriture posée sur la table. Pour moi, les extravagances alimentaires argentines ont surtout à voir avec l’abondance, que dis-je, la sur-abondance des ingrédients.

1. Le concept de la viande «à la pizza»

 

Pour moi la viande «à la pizza» est sur le podium de l’originalité argentine. Le concept? Utiliser un steak comme s’il s’agissait d’une simple pâte à pain et y placer tous les ingrédients d’une pizza: sauce tomate, mozzarella, origan et olives noires voire même feuilles de roquette!

 

 

J’étais encore une touriste quand j’ai découvert pour la première fois ce concept dans un restaurant, mais au fil du temps, j’ai appris que cette habitude est complètement intégrée à la cuisine quotidienne. N’étant pas réservée à un steak grillé, elle s’étend à tout type de viande, comme les milanesas escalopes panées de poulet, boeuf ou porc. Faire fondre du fromage «crémeux» sur un steak constitue le summun du rafinement culinaire pour un argentin, au grand damn d’une française qui vénère le fromage dans son plus simple appareil. La cohabitation franco-argentine m’a donc appris à faire quelques sacrifices en la matière.

 

2. Dans le boeuf, tout est bon!

Ce n’est pas une légende, la cuisine argentine fait la part belle à la viande sous toutes ses formes. Aussi étrange que cela puisse paraître, pour un argentin, le poulet ou le porc ne sont pas de la viande. Quand il utilise le mot carne c’est pour faire référence uniquement au boeuf, ce qui entraîne parfois quelques malentendus. Même le saucisson est fait de viande bovine! L’entrée de tout barbecue (le fameux asado) est constituée principalement par des abats et du boudin. Je l’ai appris à mes dépends lors de ma première expérience avec la grillade. Dans le Nord Ouest du pays on prépare même la tête entière de la vache, en la faisant mijoter dans un trou creusé dans la terre avec des braises.

 

3. La pizza à étages

 A Buenos Aires, on a une relation affective avec la pizza, car c’est un souvenir des grands-parents italiens. Je vous présente la fugazzeta rellena, un grand classique des traditionnelles pizzerias portègnes. Imaginez donc: une couche de pâte, une couche de mozzarella, une autre couche de pâte et une dernière couche avec des oignons et de la mozzarella. Certains établissements y ajoutent même de la ricotta et du persil. Quand on la coupe ça dégouline de fromage. Une seule portion  suffit pour être rassasié…

 

 

4. Le poisson: l’éternel absent

Mis à part quelques exceptions, le poisson est l’éternel absent de la cuisine argentine. En fait, on en mange seulement quand on ne peut pas servir de la viande, comme pour la semaine de Pâques où le jeune est de mise selon la tradition catholique. Pour le dimanche pascal, le menu est en général composé d’un paëlla qui suit à la lettre l’adage de l’abondance avec une proportion plus importante de fruits de mer que de riz. A Noël, le poisson fait une timide apparition dans la sauce du Vitel toné: un audacieux mélange de crème fraîche, de thon et de câpres pour accompagner un rôti froid (voir ici les traditions de Noël en Argentine). Parfois je le retrouve avec plaisir en hiver. Ma belle-mère, d’origine piémontaise, fait une bagna cauda, dont elle a hérité de la recette de sa famille: une espèce de fondue dont la sauce est composée d’anchois et de crème fraîche. C’est un régal!

 

5. Le ragoût et les biscuits des fêtes nationales

L’Argentine possède plusieurs fêtes nationales qui s’échelonnent de la fin de l’automne au début de l’hiver. Faute de feux d’artifices, il est de tradition de se réunir autour d’un locro, un ragoût aux ingrédients surprenants qui répond évidemment aux exigences en matière de quantité.

La base est faite avec du maïs, haricots roux et du potiron, on y ajoute ensuite plusieurs types de viande de boeuf et de porc, de la saucisse, des tripes. On mange aussi des petits biscuits, frits et fourrés à la pâte de patate douce ou à la pâte de coing.

 

6. Les empanadas, le version argentine du fast food

J’ai tellement intégré les empanadas que j’allais les oublier dans ce top. Pourtant, on ne pourrait les passer sous silence. Le concept du chausson fourré n’était pas nouveau pour moi, quand j’étais enfant j’en préparais avec ma grand mère. Ce qui m’a toujours le plus surpris c’est la place prépondérante qu’ont les empanadas dans la vie de tous les jours. Pour un en-cas ou une soirée entre amis, ici on les commande à la douzaine comme on le fait pour les pizzas. En plus, elles ont même un code secret: on leur donne des formes différentes pour pouvoir différencier les goûts. Cliquez ici ou pour en savoir plus.

 

 7. C’est sucré? c’est dulce de leche!

Quand je l’ai découvert, la confiture de lait m’a ravi les papilles. C’est une vraie obsession nationale. On ne peut pas y échapper. Le dulce de leche est présent dans tous les desserts et on en ajoute à tout va: son utilisation répond parfaitement aux exigences de l’abondance. C’est l’ingrédient principal des alfajores, des biscuits semblables aux macarons et du gâteau d’anniversaire par excellence: la chocotorta (voir ici la recette) On n’hésite pas à le mélanger à du chocolat. Avec des crêpes c’est un délice: c’est le parfait mariage franco-argentin.

 

Cet article participe au rendez-vous #histoireexpatriées créé par le blog L’occhio de Lucie. Une chouette initiative qui réunit des bloggeurs expatriés à travers le monde autour d’un thème et nous permet de connaître la vie de différents pays.

 

Photos: A. Labadie, Amigos en la cocina, Chris Ford

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